3 questions à...

L'Abbé Arnaud de Lamberterie, prêtre du diocèse de Versailles, en 2ème et dernière année de Licence Canonique

Vous êtes ordonné depuis un an, mais vous continuez un cursus universitaire, pourquoi ? 

Tout d’abord, très simplement pour finir ce que j’ai commencé ! Ayant terminé mon parcours initial de formation, j’ai débuté une licence de théologie comme diacre. Je l’achève à présent comme prêtre. Si ma formation au séminaire s’est arrêtée le jour de l’ordination, j’avais le désir, avant de débuter un ministère paroissial d’enraciner plus profondément ce que j’avais reçu, pour mieux l’intégrer et le transmettre.

La licence en théologie est une licence pour enseigner, quel que soit d’ailleurs les modalités de cet enseignement (académique ou non). Le but, c’est la mission : pouvoir servir l’union des personnes avec Dieu. Je sentais, pour ma part, que pour aider un peu mieux à cette rencontre, deux années supplémentaires d’études ne seraient pas de trop !

 

Des études au Studium de Notre dame de Vie, quelles sont les spécificités de la proposition ? 

La première spécificité, qui est dans la continuité de mes années de séminaire, est le lien vital entre la vie académique, la vie fraternelle et la vie spirituelle. Venus de réalités ecclésiales ou de pays très variés, le Studium est un lieu riche de rencontres, dans une recherche commune du Christ, par notre intelligence certes, mais aussi par tout ce qui fait notre vie, particulièrement autour de l’oraison. Le souci de ne pas cloisonner de manière étanche entre les différents domaines (intellectuel, spirituel, fraternel, missionnaire) me semble central, tant pour l’intégration de ce que nous recevons que pour nous préparer à nos missions futures. 

Ensuite, j’ai pu apprécier un enseignement allant aux fondements, tout en étant toujours à l’écoute des aspirations de notre temps, pour assurer des bases solides et forger une pensée capable de faire des liens : avec le monde comme avec la variété de l’Eglise dans ce monde.  

Enfin, je retiens, outre la qualité des enseignements reçus dans le cadre de la licence, la grande disponibilité des professeurs, notamment pour accompagner ce qui occupe une grande partie de ces deux années : le mémoire de licence. J’ai pu bénéficier d’une grande attention, pour que ce travail soit à la fois personnel, répondant ou creusant des questionnements profonds et utiles pour la mission, et en même temps toujours articulé à la sagesse de l’Eglise.

 

Vous arrivez en fin d'année et l'an prochain vous êtes envoyé en paroisse, avec quoi repartez-vous ? 

Avec la conviction tout d’abord que ma formation n’est pas achevée. Ce qui a été reçu est appelé à se déployer, s’affermir, se nuancer ou corriger parfois, dans la rencontre concrète des personnes vers lesquelles je serai envoyé.

Ensuite, je repars avec des connaissances plus approfondies, au moins sur ce qui a fait l’objet de mon mémoire (sur les fondements de la liturgie, à l’école du théologien Louis Bouyer).

Mais plus qu’un réservoir de connaissances, qui restent très partielles, je repars avec une méthode, et de nombreux outils. Cette licence n’a pas fait de moi un « spécialiste », sur telle ou telle matière théologique, mais a surtout permis une meilleure intégration de ce qu’enseigne l’Eglise, comment elle l’enseigne, pour à mon tour enseigner à son école, et non suivant un seul auteur ou un seul courant théologique particulier, le peuple de Dieu qui me sera confié.


Propos recueillis par Armelle de Moncuit, étudiante en 3ème année de Baccalauréat